Dans l’Ombre et l’Extase Suprême …

.

.
Toute la vie d’un coeur – 1822 – Quinze-vingt
.

.
Nous étions seuls dans l’ombre et l’extase suprême. 

Elle disait : je t’aime ! et je disais : je t’aime ! 

Elle disait : toujours ! et je disais : toujours ! 

Elle ajoutait : nos coeurs sont époux, nos amours 

Vaincront la destinée, et rien ne me tourmente, 

Étant, toi le plus fort, et moi, la plus aimante. 

Et moi, je reprenais : la ville est sombre, vois. 

La sagesse serait de vivre dans les bois. 

Elle me répondait : vivons-y, soyons sages.
.

.
Si vous voulez savoir le chiffre de nos âges, 

Elle quinze, et moi vingt : à nous deux nous faisions 

Un aveugle. Et nos yeux étaient pleins de rayons.
.

.
❤️ Victor Hugo ❤️
.

.

7 réflexions sur “Dans l’Ombre et l’Extase Suprême …

  1. Oui l’amour est aveugle…sinon à voir le monde tel qu’il est qui oserait aimer ?
    Victor dans cet extase dont il n’ignorait rien, ô combien formé à ses joies comme à ses douleurs, fit en même temps cette merveilleuse métaphore au lieu immémorial des Quinze-Vingt, hospice pour aveugles existant depuis le Moyen-Âge…et créée au retour des croisades,
    J’y vois, oui, j’y vois…clair dans le noir
    Amour Courtois
    Mon enseigne écharpe !
    N-L – 21/06/17

    L’hospice des Quinze-Vingts a été fondé vers 1260 par saint Louis sans que l’on connaisse le détail et l’époque précise de cette fondation. Il était alors situé rue Saint-Honoré au coin de la rue Saint-Nicaise1, sur une pièce de terre appelée « Champourri »2. Le nom de Quinze-Vingts veut dire trois cents (15 × 20 = 300) dans le système de numération vicésimal et, de fait, l’hospice comprenait trois cents lits. Le but était de recueillir les aveugles de Paris qui étaient fort en détresse. Le fait que, lors de la septième croisade, plus de 12 000 croisés furent prisonniers, quinze groupes de vingt prisonniers rachetés après le paiement de leur rançon eurent les yeux crevés avant d’être libérés. Louis IX, touché par la misère de ces compagnons d’armes, fit bâtir une maison pour les recueillir. Celle-ci prit alors le nom des 15-20 en souvenir de ce fait passé lors de la croisade :

    « Aussi li benoiez roys fit acheter une piece de terre de les Saint-Ennouré, où il fist fere une grant mansion porce que les poures avugles demorassent ilecques perpetuellement jusques à trois cents ; et ont tous les ans de la borse du roy, pour potages et autres choses, rentes. En laquelle méson est une église que il fist fere en l’eneur de saint Remi, pour que lesditzs avugles oients ilecques le service Dieu3. »

    Le pape Clément IV recommanda cette institution aux prélats dans une bulle datée de 1265, en les invitant à favoriser les quêteurs qui demandaient l’aumône pour ces pauvres2. La gestion de l’établissement semble toutefois avoir laissé à désirer :

    « Je ne sais trop pourquoi le roi a réuni dans une maison trois cents aveugles, qui s’en vont par troupes dans les rues de Paris, et qui, pendant que le jour dure, ne cessent de braire. Ils se heurtent les uns contre les autres, et se font de fortes contusions ; car personne ne les conduit. Si le feu prend à la maison, il ne faut pas en douter, la communauté sera entièrement brûlée, et le roi obligé de la reconstruire à de nouveaux frais4. »

    En 1779, sous le règne de Louis XVI, le cardinal de Rohan fit transférer l’établissement rue de Charenton, dans le faubourg Saint-Antoine. Par lettres patentes du 16 décembre 1779, le roi ordonne la création de plusieurs rues à l’emplacement de l’ancien hôpital des Quinze-Vingts : rue de Beaujolais-Saint-Honoré, rue de Chartres-Saint-Honoré, rue de Montpensier-Saint-Honoré, rue des Quinze-Vingts, rue de Rohan, rue de Valois-Saint-Honoré5. Toutes ces rues, à l’exception de la rue de Rohan, ont été supprimées lors du prolongement de la rue de Rivoli et l’achèvement du palais du Louvre dans les années 1850.
    Depuis la fin du XVIIIe : l’hôpital de la rue de Charenton
    Caserne abritant l’Hôpital des Quinze-Vingts, estampe de 1809.

    L’hôpital est aménagé dans l’ancienne caserne des Mousquetaires-Noirs, qui avaient été supprimés en 1775. Le cardinal de Rohan modifia le système d’administration et porta le nombre d’aveugles à huit cents6.

    En l’an IX de la république (1801), on réunit à l’hospice des Quinze-Vingts l’institut des jeunes aveugles fondé par Valentin Haüy en 1784. Devenue l’Institut national des jeunes aveugles (INJA), cette institution fut ensuite transférée rue Saint-Victor, puis au 56 boulevard des Invalides en 1843.

    Dans les bâtiments reconstruits à partir de 1957, le Centre hospitalier national d’ophtalmologie (CHNO) des Quinze-Vingts est toujours un hôpital spécialisé dans les maladies des yeux. Il ne fait néanmoins pas partie de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

    Une partie de l’ancienne caserne des Mousquetaires-Noirs fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 26 décembre 19767.
    L’Institut de la vision
    Chapelle de l’hôpital des Quinze-Vingts : Vitrail du Martyre de Crépin et Crépinien (XVe siècle).

    L’Histoire continue à faire de cet hôpital un précurseur en ophtalmologie avec la création de l’Institut de la vision, qui a ouvert ses portes en mars 2008 sur le site du CHNO, 17, rue Moreau à Paris. Il a été labellisé comme projet structurant du pôle de compétitivité d’envergure mondiale Medicen.

    Cette « immense ruche de verre de 6 000 m2 » a été créée grâce à un partenariat : dès 2002, le Pr José-Alain Sahel (chef de service au CHNO des Quinze-Vingts et directeur de l’Institut) et son équipe ont œuvré aux côtés de trois institutions : l’Inserm, l’université Pierre-et-Marie-Curie et le CHNO des Quinze-Vingts, en liaison avec plusieurs services hospitaliers (Fondation ophtalmologique Rothschild, hôpital Lariboisière, Assistance publique), pour faire sortir de terre un pôle de recherche sur les maladies oculaires.

    Sa réalisation a été assurée dans le cadre d’une participation public/privé avec le concours financier du CHNO des Quinze-Vingts, de l’Inserm, de l’université Pierre-et-Marie-Curie, du Conseil régional d’Île-de-France, de la Ville de Paris, de l’AFM, de la Fédération des aveugles et handicapés visuels de France, de la Foundation Fighting Blindness (États-Unis), de la Fondation ophtalmologique Rothschild, de la commission européenne, de la Fondation pour la recherche médicale, de l’Agence nationale de la recherche, de la fondation NRJ et de la fondation Bettencourt-Schueller avec l’appui de la Caisse des dépôts et consignations et de l’ICADE8.

    Il doit, dans un premier temps, accueillir douze équipes d’experts en ophtalmologie et huit entreprises dont les missions seront de découvrir et de tester des traitements innovants contre les pathologies oculaires.

    Aimé par 3 personnes

Laisser un commentaire