Je croix Bleu

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Je croix bleu (duo)
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Horizon crucifié, azur écartelé

Contre les flancs cruels d’une montagne pelée,

Des mains portent la Croix, la Croix porte le Monde,

Dans un silence immonde.
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Se fane la couleur sur la peau des visages ;

La Mort tourne en cage et la Vie n’a plus d’âge.

Sous le verre dépoli se cache la misère,

La folie des hommes a meurtri l’Univers.
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La Croix danse avec nous, elle nous tient dans ses bras,

Nous sommes les amants émérites de la mort.

Et pourtant elle est bleue et sa lumière est d’or :

Quand je te fais l’amour, elle inonde nos draps.
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Les bûches de la ville, dans l’âtre de la vie,

S’accrochent aux flammes d’un quotidien blêmi,

Etincelles bleuies à la Croix de l’espoir,

Qui enflamment les cœurs et réchauffent l’histoire.
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Ô Croix de nos cités où des ombres se croisent,

A la lueur sinistre des yeux des lampadaires !

Ô croix de cécité, au visage lapidaire,

Qui se tait dans les nuits où la haine pavoise !
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La lueur du Songe erre sur les rues pavées

Coloriant de douleur les murs gris délavés,

Graffitis de l’ennui sous un ciel aquarelle,

Pour embellir l’amour que la mort interpelle.
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Mais …
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Le souffle de mon amour te couche, les bras en croix ;

Nos deux corps se rejoignent dans le jour qui décroît ;

Le rêve peut être bleu et la vie, je le crois,

Se peindra, grâce à Toi, aux couleurs de la Croix.
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❤ Michèle Brodowicz/Jean-Marin Serre ❤
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13 réflexions sur “Je croix Bleu

    • D’un Meme Lien

      Atome égaré, arbrisseau,

      Tu grandis, j’ai droit de parcours.

      A l’enseigne du pré qui boit,

      Peu instruits nous goûtions, enfants

      De pures clartés matinales.

      L’amour qui prophétisa

      Convie le feu à tout reprendre.

      O fruit envolé de l’érable
      Ton futur est un autrefois.
      Tes ailes sont flammes défuntes,
      Leur morfil amère rosée.
      Vient la pluie de résurrection !
      Nous vivons, nous, de ce loisir.
      Lune et soleil, frein ou fouet,
      Dans un ordre halluciné.

      René Char

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  1. Coeur de Lune

    Etourdie de silence, la nuit, cernée de suie,
    La paupière lasse, vers les songes s’enfuit.
    Sur les branchages nus, le vent tait son murmure,
    Son chant mélodieux est mort sous la froidure.

    Une douce lueur perle dans les ténèbres,
    La chaleur d’un regard diffuse sa lumière ;
    Un coeur me semble-t-il, jaillit dans la clairière,
    Je me frotte les yeux : c’est l’amour qu’on célèbre !

    Vient-il du pays où chante le printemps ?
    A-t-il sur sa peau un habit tendre vert,
    La couleur des serments, un souvenir d’hier
    Annonçant le réveil d’un tendre sentiment ?

    Le froid le cerne hélas ! Va-t-il pas le briser
    Comme une porcelaine qui éclate du gel ?
    Je le vois qui recule quand je vais l’embrasser
    Et pourtant, je le sais : c’est bien son coeur à elle !

    Si la lave se fige, si la sève sommeille,
    Le murmure se tait, l’espérance s’éteint,
    Les beaux jours piétinent aux portes du destin
    Impatients de naître, de montrer leurs merveilles.

    Un halo de tendresse l’entoure de féérie,
    Il brûle dans l’océan des vagues de la nuit,
    Il brûle et il attend une âme auprès de lui,
    Qui l’aime et qui le prenne et qui enfin sourie …

    Mais le printemps s’attarde aux frissons de l’hiver ;
    Sur le rebord des jours, le soleil chancelant
    Menace de s’éteindre au moindre coup de vent
    Et plonger dans l’obscur ce coeur né de l’éclair.

    La foudre l’a conçu, l’orage l’accompagne ;
    Le tonnerre des jours bat son flanc tendre et doux ;
    Saura-t-il un matin retrouver sa compagne
    Qui s’est évanouie au lit du temps jaloux ?

    ***
    Jean-MIichel Serre

    (Avec Michèle Brodowicz)

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