Tristesse Blanche …

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Tristesse blanche
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Et nos coeurs sont profonds et vides comme un gouffre,

Ma chère, allons-nous-en, tu souffres et je souffre.
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Fuyons vers le castel de nos Idéals blancs,

Oui, fuyons la Matière aux yeux ensorcelants.
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Aux plages de Thulé, vers l’île des Mensonges,

Sur la nef des vingt ans fuyons comme des songes.
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Il est un pays d’or plein de lieds et d’oiseaux,

Nous dormirons tous deux aux frais lits des roseaux.
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Nous nous reposerons des intimes désastres,

Dans des rythmes de flûte, à la valse des astres.
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Fuyons vers le château de nos Idéals blancs,

Oh ! fuyons la Matière aux yeux ensorcelants.
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Veux-tu mourir, dis-moi ? Tu souffres et je souffre,

Et nos coeurs sont profonds et vides comme un gouffre.
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❤️ Emile NELLIGAN ❤️
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8 réflexions sur “Tristesse Blanche …

  1. Caprice blanc

    L’hiver, de son pinceau givré, barbouille aux vitres
    Des pastels de jardins de roses en glaçons.
    Le froid pique de vif et relègue aux maisons
    Milady, canaris et les jockos bélîtres.

    Mais la petite Miss en berline s’en va,
    Dans son vitchoura blanc, une ombre de fourrures,
    Bravant l’intempérie et les âcres froidures,
    Et plus d’un, à la voir cheminer, la rêva.

    Ses deux chevaux sont blancs et sa voiture aussi,
    Menés de front par un cockney, flegme sur siège.
    Leurs sabots font des trous ronds et creux dans la neige ;
    Tout le ciel s’enfarine en un soir obscurci.

    Elle a passé, tournant sa prunelle câline
    Vers moi. Pour compléter alors l’immaculé
    De ce décor en blanc, bouquet dissimulé,
    Je lui jetai mon coeur au fond de sa berline.

    Emile Nelligan

    Et là
    se m’aime du blanc
    m’en tâche les draps
    à l’entrer plus profondément
    d’émoi

    N-L – 12/07/16

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